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La Tunisie glisse au 136e rang sur 174 dans le dernier classement trimestriel du magazine britannique Euromoney sur le risque pays et perd 32 places par rapport à 2021. La chute non moins douloureuse du pays le place en queue de peloton du TOP 10 de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA).
Le pays poursuit sa longue descente aux enfers en présentant des environnements économique et politique plus tendus, des risques commerciaux et de financements plus pesants. La notion de risque pays regroupe une palette de facteurs politiques, économiques et sociaux dans un pays donné, influant sur le niveau de risque qui pèse sur les opérations réalisées avec des agents sur place.
Euromoney souligne que les pays importateurs de pétrole de la région MENA, comme la Tunisie, sont confrontés à des défis importants. Le creusement de leur facture d'importation en raison du renchérissement des prix mondiaux du pétrole commence déjà à affecter les soldes des comptes courants et des réserves de change.
En plus du facteur de la volatilité des prix de l'or noir, le resserrement des conditions d'accès aux financements mondiaux a participé à la dégringolade de la Tunisie dans le classement du magazine britannique. En effet, la politique monétaire austère que conduisent les États-Unis pour maîtriser l'inflation galopante à laquelle ils font face porte à la hausse les coûts d'emprunt.
Par ailleurs, l'envolée des prix mondiaux des matières premières et des denrées alimentaires a accéléré les pressions inflationnistes dans les économies importatrices de pétrole, à l'instar de la Tunisie. Nassib Ghobril, économiste en chef chez Byblos Bank Group et cité par Euromoney souligne que la Tunisie " souffre de ces facteurs combinés, en plus des risques politiques dominants qui retardent les réformes ".
Dans la région MENA, le pays à présenter le moins de risques est le Qatar, qui se classe 27e sur 174 pays dans la nomenclature mondiale. Deuxièmes dans la zone, les Émirats Arabes Unis sont 29e, suivis de l'Arabie saoudite qui occupe le 39e rang. Le Koweït se voit coiffer au poteau par la pétromonarchie en se plaçant 41e dans le classement général. Le royaume de Bahreïn (48e) est cinquième dans la région MENA alors que le sultanat d'Oman (51e) et le Maroc (51e) sont sixièmes. La Jordanie (61e) leur emboîte le pas et précède la Mauritanie (101e). L'Égypte (101e) est neuvième dans la région et précède la Tunisie (136e).
Euromoney soutient que l'économie mondiale n'avait pas été plongée dans une telle tourmente et une telle incertitude depuis la crise financière de 2008. La conjoncture mondiale est caractérisée par de fortes chutes des prix des actifs, conjuguée à la volatilité des prix du pétrole et d'autres matières premières clés.
Mariem Ben Yahia
Publié le 14/07/22 08:38
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